Grains à moudre

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Édito

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Elle m'a attendu sans broncher. Elle était toujours dans un coin de ma mémoire. Au cours de toutes ces années je passais juste pour désherber. Je m'offrais quelques grillades au grand air et je donnais quelques vagues coups de pinceau. Mon passage dans cette maison restait un rite annuel. On acceptait parfois de m'y accompagner, comme ça, juste en passant. Je n'ai pas une passion demesurée pour le désert et puis la ville a ses attraits...
La maison n'a pas changé. Elle est restée telle qu'elle était avec tous ses travaux ni faits ni à faire. La maison n’a pas changé. Moi si ! Je ne suis pas essoufflé, mais il y a tout de même cette douleur dans les jambes qui vient un peu plus tôt à force de monter et descendre les escaliers…
Ce lieu pouvait rester inachevé tant qu'il s'agissait seulement de passer quelques jours au soleil. L'âge m'offre une perspective plus restreinte. Rendre ce lieu plus agréable m'apparait davantage comme une nécessité quand il me semble qu'il n'y en aura plus beaucoup d'autres. J'ai rassemblé là des objets qui m'ont été offerts ou que j'ai rapportés de mes voyages. J’ai accroché mes tableaux sur les murs. C'est une maison que j'ai choisie, sa structure avec ses différents niveaux en fait un lieu un peu à part. Comme il y a là quelque chose qui me correspond, je me fais un petit lifting, je fignole l'esthétique, je modifie la dsiposition des meubles et je m'applique à enduire et à peindre les murs.

Jean-max Thuille